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Du 20 mai au 8 juin dernier, le projet de Promotion de l’EPS aux Comores a franchi une étape importante afin de remplir son objectif principal de refondation du sport à l’école de l’archipel. Ces deux semaines ont permis d’une part d’écrire avec les principaux acteurs de l’Education Nationale Comorienne un nouveau Référentiel (Texte officiel présentant les finalités et objectifs pédagogiques à atteindre par classe et par discipline) pour le sport à l’école primaire et d’autre part de produire des séances de jeu permettant la mise en place de ce référentiel.
Un contexte précaire dont il faut tenir compte
La principale justification du projet PEPS réside dans un ensemble de constats techniques, pédagogiques, géographiques qui démontrent que les textes officiels régissant le sport à l’école aux Comores n’étaient pas adaptés à la réalité des écoles et du corps enseignant. Daté de 1996, le référentiel actuel de l’EPS à l’école primaire ne tenait pas compte de l’absence de formation des enseignants, du manque d’équipements petits (matériels d’évolutions sportifs et de traçages de terrains, ballons, etc…) ou grands (terrains, abris, cours de récréations systématiques, ..).
De plus, ce référentiel n’avait été que très peu diffusé dans les écoles.
L’ensemble de ces paramètres explique qu’en 2023, 85 % des écoles primaires ne proposent jamais de cours de sports aux élèves.
Une semaine de création d’un nouveau Référentiel
La première semaine a donc réuni professionnels de PLAY International, et experts pédagogiques et responsables du ministère de l’Education Nationale des Comores : Vice-doyen, Inspecteurs Généraux, Inspecteurs de circonscriptions, conseillers pédagogiques de circonscriptions et enseignants du primaire et du secondaire. Dans un premier temps, l’objectif était de partager les différentes études et diagnostics montrant l’état du sport à l’école et d’en débattre : quelles sont les raisons de la situation, quelles sont les possibilités matérielles réelles.
Pour combler le déficit de matériel, PLAY International a déjà prévu de faire livrer dans chacune des 339 écoles publiques des Comores un kit sportif facilitant le déploiement des séances de sports : plots de démarcation, chasubles, balles et ballons, ultimate, raquettes, etc… autant d’outils sur lesquels les enseignants vont pouvoir s’appuyer pour mettre en place leurs jeux. Cette mise à disposition de matériel a été prise en compte pour élaborer ce nouveau Référentiel.
Un nouveau référentiel adapté aux Comores et avec des ambitions sportives et sociales.
Par ailleurs, le consensus a été rapide sur le besoin de rédiger des textes officiels plus simples, donc facilement maitrisables et modulables pour tous les enseignants selon le contexte de leur école.
L’accent a été mis également sur un besoin de lisibilité en présentant des progressions par année, par trimestre et enfin par séquence. L’enseignant doit pouvoir comprendre quels sont les objectifs à atteindre, pour lui comme pour l’enfant et doit pouvoir mettre en place des activités physiques simples, ludiques, et en lien avec des objectifs de progression physique.
Du fait de son expertise, PLAY International a montré comment le sport à l’école pouvait être vecteur d’éducation, de mixité, de coopération et non représenter de simples activités physiques tournées vers l’effort et la performance.
Cette analyse et cette proposition ont été unanimement acceptées et il a été convenu que chaque année, trimestre et séance de sport aient des objectifs sociaux ou thématiques (coopération, inclusion, se repérer dans l’espace, mixité, égalité, etc…) qui seront associés à des objectifs moteurs et physiques.
Enfin, ce groupe de travail a permis d’identifier quels étaient les types d’activités possibles pour ces objectifs physiques et thématiques, mais aussi de faire un tri par rapport aux précédents programmes et Référentiel qui proposaient parfois des pratiques ne pouvant pas être mis en place pour des raisons diverses (pas de terrains permettant le basket par exemple).
A l’inverse, certains jeux traditionnels et la danse ont été retenus à la fois comme vecteurs culturels et patrimoniaux à renforcer mais aussi comme activités mettant les enfants en mouvement, en coopération ou en compétition, en équipe et en progression.
Cette première semaine d’atelier a donc permis de lister les objectifs à atteindre, de les hiérarchiser en fonction de l’âge, de la motricité des enfants et donc par classe et par période scolaire mais aussi d’évaluer et de lister toutes les activités physiques importantes et utiles à développer pendant la scolarité.
La création de séances de sports : du concret pour les enfants et pour les enseignants.
La deuxième semaine a été l’occasion de voir comment partir de ce nouveau référentiel pour élaborer une méthodologie de construction de séances. Il est primordial que les enseignants puissent s’approprier ce nouveau référentiel pour élaborer ensuite leurs progressions pédagogiques. Cette deuxième semaine a eu pour but de construire des exemples de séances de jeux à destination des enseignants avec des inspecteurs et enseignants d’EPS et du primaire des Comores.
Il fallait donc créer suffisamment de séances pour les différents niveaux de classe (du CP au CM2) en respectant plusieurs objectifs moteurs et thématiques à atteindre pour les enfants.
L’objectif a été donc aussi de proposer un schéma type de création de ces séances qui servira de guide méthodologique à destination des enseignants quand le Référentiel aura été diffusé dans toutes les écoles de l’archipel. Le schéma ci-dessous montre les étapes suivies pour créer ces séances.
En s’appuyant sur le Référentiel, les groupes de travail mis en place durant cette semaine de création ont pu successivement identifier quels étaient les objectifs à atteindre et voir ensuite quelles étaient les activités physiques les plus à même de le permettre.
La richesse de cette seconde semaine a reposé sur la possibilité de tester chaque après-midi les séances élaborées le matin à l’aide des enfants de l’école jouxtant l’Institut de formation des enseignants. Ainsi les séances étaient adaptées « à chaud » d’après les observations de tests.
En outre, en créant les séances de jeux progressivement par des groupes de travail mixtes (expert/enseignants) puis des groupes homogènes (enseignants seulement), il a été possible de faire monter en compétences les professionnels Comoriens et de leur faire s’approprier concrètement tant les référentiels que le processus de créations de contenus et pour Play International d’en tirer des éléments importants pour les formations d’enseignants qui seront mises en place lors de la prochaine année scolaire.
Au final, ces 2 semaines ont permis de proposer une nouvelle base solide pour relancer le sport à l’école aux Comores. Mais pour Play International la richesse de ces 2 semaines a surtout reposé sur le travail commun avec les acteurs, professionnels et experts de l’Education Nationale des Comores et leur nouvelle volonté, par les outils créées au cours de ces 2 semaines, de partir dans une nouvelle dynamique éducative et sportive.