Les 22 et 23 février 2022 le Playlab a tenu un séminaire en visioconférence avec plus de 15 acteurs et experts européens engagés dans le domaine de l’inclusion sociale des réfugiés et demandeurs d’asile par le sport et le jeu sportif.
En s’inscrivant dans la continuité de son programme que le Playlab porte depuis plus de 2 ans maintenant, ce séminaire avait vocation à confronter les solutions développées durant la première phase du projet avec les acteurs franciliens de l’accueil des réfugiés et demandeurs d’asile avant leur déploiement à l’échelle européenne.
Quels sont les obstacles et les solutions à apporter ?
Ce Séminaire a permis la rencontre d’acteurs aux expertises variées : de structures ancrées dans de nombreux réseaux comme Sport et Citoyenneté (Belgique) ou l’European Football for Development Network (Pays-Bas) jusqu’aux clubs sportifs comme Liberi Nantes (Italie) en passant par des associations utilisant le sport comme outil en faveur de l’inclusion sociale comme Kcken Ohne Grenzen (Autriche) et Futbol Mas (Espagne). Grâce à ce large panel d’acteurs, plusieurs réflexions ont été menées autour des thématiques suivantes :
- Faire émerger les bonnes pratiques concernant l'accompagnement d'un groupe mixte de jeunes adultes dans un projet sportif dans un but d'inclusion sociale ;
- Animer un espace de rencontres et d’échanges pour favoriser une dynamique collective dans le domaine de l’inclusion sociale des réfugiés par le sport : obstacles et solutions ;
- Les kits sportifs et éducatifs cocrées au Playlab : comment les adapter aux différentes réalités locales et régionales en Europe pour mieux outiller les acteurs de terrain ?
Ce séminaire a permis aux participants d’identifier des obstacles communs aux différentes structures européennes malgré la diversité des contextes locaux, et de proposer des solutions adaptées en conséquence à promouvoir et soutenir. Les démarches administratives complexes – comme l’obtention d’une licence sportive, ainsi que les barrières culturelles et linguistiques qui pèsent encore sur l’inclusion sociale des jeunes déplacés, et qui ne permet pas de travailler avec eux au travers du sport quand bien même ils sont accompagnés par des structures localement implantées, sont ressortis de manière consensuelle. Les participants ont aussi souligné que le fait de réunir des acteurs aux mêmes objectifs et valeurs constitue une première étape nécessaire, mais pour atteindre leurs objectifs communs, il leur faudrait beaucoup plus de temps – pour participer à l’animation d’un vrai réseau d’acteurs impliqués et engagés. Ces échanges ont aussi mis en lumière des solutions pertinentes telles qu’un système de parrainage entre habitants de la localité et les réfugiés qui permet de renforcer l’implication de tous tout en tout en créant des liens de confiance et de l’implication ; ou encore en se servant du réseau pour outiller davantage les acteurs de terrain impliqués.
Enfin, les contenus éducatifs et sportifs cocrées avec des acteurs concernés et engagés en Ile-de-France durant la première phase du projet ont été présentés et éprouvés lors de ce séminaire. En laissant le temps aux participants de se familiariser avec une séance socio-sportive, ils ont repensé les contenus selon différentes approches. Certains se sont attardés sur les règles et sur l’importance des mots employés là où d’autres ont repensé les objectifs éducatifs des séances. Mais aussi, certains ont reconsidéré les contenus en les envisageant comme étant une pièce d’un tableau plus grand. Ces trois démarches vont permettre d’améliorer et de diffuser des contenus plus adaptés à un plus large panel de contextes en Europe.
Les Nations Unies, favorables à l’utilisation du sport pour l’inclusion des réfugiés
Aussi, cette rencontre a été ponctuée par l’intervention de Nick Sore, coordinateur principal du sport pour les réfugiés à l’UNHCR de Genève. Il a pris le temps de revenir sur les différentes actions de son équipe et de leur ambition à promouvoir les actions d’organisations sur le terrain. L’UNHCR souhaite en effet encourager toutes actions et projets allant dans le sens de l'inclusion sociale des réfugiés par le sport, soutien qui apparait d’autant plus important au regard de la situation en Ukraine et dont l’ISCA a lancé un groupe de travail pour réfléchir au rôle que le sport et les organisations du réseau de l’IRTS peuvent avoir.
La prochaine étape : l’essaimage au niveau européen
La rencontre a favorisé les échanges afin de repenser et enrichir les kits socio-sportifs en vue des deux formations prévues en juin et juillet à destination d’acteurs européens de terrain qui pourront disséminer à leur tour les contenus cocrées. Certains participants ont d’ailleurs déjà testé sur le terrain des contenus présentés durant ce séminaire à l’instar d’Oltalom Sport Association qui est une association hongroise utilisant le sport comme outil pour améliorer l’estime que les personnes défavorisées ont d’elles-mêmes et favorisant les échanges entre Hongrois et réfugiés par le football !
Des jeunes en pleine action sur le jeu Emotions en motion du kit socio-sportif à destination de mineurs non-accompagnés.
Toute l’équipe de PLAY International tient à remercier chaleureusement pour leurs contributions tous les experts européens ayant participé à cette rencontre.
Programme financé par la Commission Européenne – Agreement number EAC-2019-0529 et la Fondation SUEZ.