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PLAY International a ouvert récemment une toute nouvelle mission dans l’archipel des Comores ! Cette nouvelle mission aura pour objectif de mettre en place et de développer le Projet d’Appui à l’Education Physique et Sportive (PEPS) afin de participer à l’intégration du sport au sein du système scolaire comorien. Ce projet qui a débuté fin août pour une durée de 3 ans est financé par l'AFD et le Ministère de l'Éducation Nationale, de l’Enseignement et de la Recherche comorien et peut aussi compter sur l'appui de l'Université de la Réunion.
Selon un rapport réalisé en juillet 2022, la récente gratuité du cycle primaire aux Comores a provoqué une forte augmentation du taux de scolarisation ainsi que la saturation des effectifs. Cette situation couplée à une faible capacité d’accueil des structures éducatives et à un corps enseignant en sous-effectif a entrainé la dégradation des conditions d’accueil et de scolarisation des enfants dans les écoles.
L’objectif de ce projet est de pouvoir répondre à ces différentes problématiques.
Promouvoir l'accès pérenne de tous les enfants des Comores à des activités physiques et sportives inclusives
Les équipes sur place ont pour but de permettre l’accès pérenne à tous les enfants des Comores à des activités physiques sportives inclusives et de qualité et de positionner le sport comme un élément constitutif de l’enseignement aux Comores.
La réalisation du programme PEPS passe par la co-création de modules visant à favoriser la prévention aux risques de déscolarisation, l’enseignement de compétences aux enseignants du primaire pour leur permettre de mener des séances d’APS grâce aux modules développés et enfin de permettre à l’écosystème de l’enseignement sportif de se structurer et de devenir pérenne.
Pour mener à bien ce programme, parmi l’équipe arrivée sur place fin septembre-début octobre nous retrouvons Alice OSSART et Cédric-Merlan MOUNTEMBE BONTEPA les coordinateur.trice.s pédagogiques.
Pourriez-vous vous présenter ?
AO : Je m’appelle Alice Ossart, j’ai 28 ans, je suis originaire de Lille et je suis coordinatrice pédagogique pour la mission Comores.
Je vis à Moroni depuis maintenant un peu plus de 2 mois, lorsque je suis arrivée aux Comores début octobre, je n’y avais jamais mis les pieds auparavant et je connaissais peu de choses sur le pays.
CMBM : Je m’appelle Cédric-Merlan BONTEPA MOUNTEMBE, je suis de nationalité congolaise et titulaire d’un Master en STAPS et d’un autre en Ingénierie de Formation. Je suis aussi poète et auteur des recueils de poèmes. J’ai rejoint PLAY International en tant que Coordinateur Pédagogique au sein de la mission Comores en septembre dernier.
Quelles sont vos expériences avant de rejoindre la mission Comores de PLAY International ? Et pourquoi avoir rejoint cette mission ?
AO : Avant de rejoindre la mission Comores, je faisais déjà partie de la famille PLAY International puisque j’étais chargée de mission pédagogique pour la mission Burundi (que je salue chaleureusement au passage) que j’avais intégré en 2019 en tant qu’assistante pédagogique.
Quand le poste de coordinatrice pédagogique a ouvert aux Comores, j’y ai vu une belle opportunité et une possibilité de me voir offrir plus de responsabilités.
Au-delà de l’évolution que cela représente pour ma carrière, l’expérience de l’ouverture d’une mission, le lancement d’un nouveau projet et la possibilité de partir à la découverte d’un nouveau pays et d’une nouvelle culture est à la fois un privilège formateur et un challenge personnel. Cela me permet d’apprendre énormément et de gagner confiance en moi et je dois avouer que l’idée de passer les prochaines années sur un archipel d’îles au cœur de l’océan Indien ne me déplait pas non plus…
CMBM : Avant de rejoindre PLAY International, j’ai eu l’occasion d’acquérir des compétences variées grâce à diverses expériences. J’ai notamment été assistant au Laboratoire de didactique des APS à l’Université Marien N’Ngouabi du Congo en 2019 puis Manager Junior à Vision Sports Media et Ingénierie, un groupe de communication et de formation des acteurs du sport au Congo. En parallèle j’ai été pendant beaucoup d’années membre de la ligue départementale de rugby de Brazzaville et Secrétaire Général du Club de Rugby « intouchables ». Co-fondateur du Club de Sport Afrique Gym et Santé et d’autres associations de promotion de Sport dans le milieu estudiantin au Congo.
J’ai choisi de rejoindre PLAY International en tant Coordinateur Pédagogique dans un premier temps car ce poste correspond à ma formation mais aussi parce que c’est un défi pour moi de mettre de l’expérience sur mes compétences. L’envie d’apprendre et de découvrir de nouvelles approches éducatives m’ont aussi motivé à rejoindre PLAY International, tout comme la question de l’innovation sociale à travers le sport qui est à mon sens un élément important dans le système éducatif.
Quels seront vos rôles au sein de cette mission ?
AO : Cédric et moi-même occupons le poste de Coordinatrice.eur pédagogique. A ce titre, nous avons la responsabilité de plusieurs missions sur le projet PEPS, celles-ci allant de la création de contenu pédagogique à la réécriture de référentiels et de programmes pédagogiques, en passant par de la formation de formateurs. Il y a aussi un rôle de représentation et de plaidoyer auprès du ministère de l’éducation. Puis dans une moindre mesure, nous sommes aussi amenés à faire de l’événementiel lorsque cela est nécessaire.
CMBM : J’apporte mon expertise acquise dans l’ingénierie pédagogique et en STAPS avec des outils pour l’analyse (diagnostic), la création (conception), la réalisation (animation formation) et l’évaluation des référentiels d’EPS.
Quelles sont vos premières impressions ?
AO : Un pays calme et paisible avec des paysages de cartes postales et où je peux manger du poulpe à foison. Nous sommes actuellement à Moroni, sur l’île de Grandes Comores où se situent les bureaux de PLAY International et où nous vivons mais l’archipel se compose de 3 îles (4 avec Mayotte). Pour le moment, je n’ai jamais mis les pieds ni à Anjouan ni à Mohéli. J’ai beaucoup entendu dire depuis mon arrivée que les dynamiques des autres îles étaient différentes (que ce soit au niveau des habitants, des ambiances et mêmes des paysages). L’excursion prochaine sur les deux autres îles nous permettra d’étoffer un peu notre regard sur le pays et de préciser nos premières impressions.
CMBM : Le projet PEPS est un projet passionnant, c’est un défi à relever pour répondre à la question de la place de l’éducation physique et sportive dans le processus d’enseignement/apprentissage des enfants.
Quels sont les objectifs de la mission Comores ?
CMBM : Il s'agit de répondre à l'objectif global du projet PEPS qui est de promouvoir l'accès pérenne de tous les enfants des Comores à des activités physiques et sportives inclusives. Cet objectif se décompose en deux objectifs spécifiques :
• Promouvoir l’accès pérenne des enfants du primaire à des activités physiques et sportives de qualité
• Le sport est positionné comme un élément constitutif de l’enseignement aux Comores
Comment s'est déroulé vos premiers échanges avec les partenaires ?
CMBM : Nous avons rencontré nos principaux partenaires qui sont le Ministère de l’Education Nationale, le Ministère des Sports et l’Agence Française de Développement des rencontres chaleureuses avec des gens motivés pour la réalisation du projet. Nos partenaires sont prêts à nous accompagner pour la mise en œuvre du projet et sont impatients de voir les résultats acquis sur le terrain.
Le ministre en charge des Sports qui fut ministre de l’Education Nationale pendant la réflexion du projet PEPS dit attendre beaucoup de ce projet qui vise à « Améliorer les performances scolaires et lutter contre le décrochage scolaire » pour lui, « le sport peut être un tremplin pour renouer avec l’école ».
AO : Certaines rencontres étaient protocolaires, d’autres plus techniques mais toutes agréables et enrichissantes à leur façon. Cela peut être impressionnant et déstabilisant au début de faire face à un ministre mais une fois la première rencontre passée, on se sent vite à l’aise et on se prend vite au jeu de la représentation. Les attentes des partenaires varient en fonction des acteurs bien que toutes convergent vers la mise en place et la bonne pratique de l’EPS dans les écoles, par les enfants des Comores.
Les différences au niveau des attentes peuvent se créer surtout à cause de visions diverses sur la finalité et l’utilité de la pratique sportive. En effet, beaucoup d’acteurs locaux s’attendent à la mise en place de séances d’EPS dans les écoles, ainsi qu’à la formation et la détection de futurs talents et professionnels sportifs lorsque notre mission est plutôt d’utiliser le sport comme un outil d’éducation et d’inclusion.
Un des objectifs primordiaux de ce projet sera aussi de démontrer toutes les opportunités que permet le sport en tant qu’outil en plaçant l’éducation et l’inclusion aux côtés de la performance et de la compétition.
CMBM : Les résultats de l’équipe nationale de football à sa première participation à une phase finale d’une coupe d’Afrique peuvent servir d’exemple pour montrer la place des activités physiques et sportives pour le pays et surtout dans la formation des jeunes
Quelles sont les premières actions à venir de la mission Comores ?
AO : Actuellement, nous établissons un diagnostic terrain jusqu’aux vacances d’hiver afin de faire un état des lieux de la mise en place de cours d’EPS dans les classes de primaire et de collège. Et dès notre retour nous pourrons nous lancer dans un travail d’analyse des données récoltées et de rédaction.
CMBM : Cette tournée complète de l’archipel des Comores pour rencontrer les acteurs de l’éducation permet d’établir le diagnostic de l’écosystème de l'éducation physique et sportive. Nous allons à la rencontre des responsables en charge de l’éducation, les inspecteurs, les directeurs d’école, les enseignants ainsi que les élèves. Nous avons jugé qu’une enquête quantitative et qualitative était nécessaire pour identifier les problèmes de l’enseignement de l’EPS aux Comores.
Quelles sont les prochaines étapes ?
AO : Fin novembre, nous avons sillonné l’île de Grandes Comores avec Cédric et mi-décembre, nous continuerons nos explorations sur les deux autres îles qui composent l’archipel des Comores : Anjouan et Mohéli.
CMBM : Nous allons ensuite pouvoir lancer officiellement le projet lors d’un événement en janvier avec nos partenaires. Et poursuivre par l’analyse des données récoltées sur le terrain à travers la construction d’un arbre à problèmes et préconiser l’arbre à solution pour la mise en place des nouveaux référentiels d’EPS.